10 juin 2022. Issoudun - Lapouge-Chilhac : 77km, 4h55, 15,6km/h., dénivelé positif 984

Publié le par Daniel

Hier soir, il faisait encore jour que je dormais déjà. Et ce matin, surprise au réveil, le ciel est très noir et fait craindre le pire. Et puis le temps de manger, de plier et de se préparer, les nuages ont disparu et le ciel est tout bleu ; le temps change vite.

Très rapidement, la 1ère côte de la journée se présente. Ça ne plaisante pas, même s’il est difficile d’apprécier précisément, le pourcentage est par moment bien au delà de 10%. Alors c’est tout à gauche et à ma grande surprise, cela passe. Et au final l’échauffement est effectué. Il y en aura deux autres avant Brassac, dans un décor qui me semble avoir changé. La nature est plus sêche, les toits sont plus plats, il y a plus de petits villages avec les maisons resserrées. Ça sent les Sud. Est-ce pour cela ? Je me sens bien sur ce parcours.`

Au dessus de la petite ville d’Orsonnette.

Au dessus de la petite ville d’Orsonnette.

Et me voilà à Brassac-les-mines (le diminutif est important). J’arrive sur le centre, un panneau signale : maison du peuple. Je suis bien dans une ville ouvrière qui s’est développé au 19ème siècle autour de l’exploitation du Charbon. En fait, à part ce panneau, que reste t’il de l’histoire ouvrière de cette ville ? Il ya bien un musée de la mine dont j’apprendrai plus tard qu’il est à 4km, sans que les personnes qui me renseignent puissent me dire s’il est ouvert.

Ces personnes je les ai retrouvé au bar, des retraités qui m’interpellent avant que je m’assois : D’où tu viens ? Où tu vas ? Tu es parti d’ou ? Tu fais combien de km par jour ? Où tu couches ? Bien entendu je répond et ça amène des Oh la la ! Oh la la ! Pour eux, je suis probablement un peu hors sol, sur un terrain qu’ils ne connaissent pas, mais qui leur permet de développer la conversation.

Et à mon tour je pose mes questions pour mieux connaitre l’histoire de cette ville. Pour l’un d’entre eux, il a été mineur à Brassac jusqu’à ce que cela ferme en 1978 et qu’il soit muté, comme ses derniers collègues à Gardane, dans les Bouches du Rhone. L’autre n’y a pas travaillé ; il a quelques souvenirs par son grand-père qui était mineur et a souffert de la silicose. Il s’en souvient aussi par ce que dernièrement il y a eu une fête… Mon interlocuteur se reprend vite « pas une fête plutôt une commémoration sur le décès accidentel de 25 mineurs en mai 1952, suite à un coup de grisous. Cet événement avait fortement marqué cette région où chaque commune avait sa mine.

Pour la petite histoire le minerai était transporté par l’Allier sur bateaux très plats.

En fait ce que je ressens c’est que dans la tête de ces personnes, la mine c’est un passé lointain, très lointain.

 

Avant Brioude, je me surprend à chanter, à siffloter. Il y a de la joie, car je me sens décidément très bien sur cette Via Allier. Puis un coup d’oeil à mon compteur, je suis durablement à 27/28 km/h et pourtant on est sur terrain plat. Tu pêtes le feu Daniel ! Puis je change de direction pour m’apercevoir que soudain un vent bien soutenu me ralenti. Daniel, tu pêtes le feu, mais parfois le vent ça aide !

La Cathédrale de Brioude.

La Cathédrale de Brioude.

Avec un de ses vitraux contemporains

Avec un de ses vitraux contemporains

Après Brioude, me voilà reparti sur une route qui monte et qui descend, qui tourne et retourne, une route accrochée à la pente, avec l’Allier en contre bas qui invite à prendre le temps. Jusqu’alors j’avais trouvé la Via Allié intéressante ; depuis Brioude les paysages sont merveilleux, la vallée est devenue plus étroite, plus sauvage. C’est superbe.

Vue sur l’Allier.

Vue sur l’Allier.

Dès qu’il y a un peu de terrain plat, c’est jardin.

Dès qu’il y a un peu de terrain plat, c’est jardin.

En contre-fort de l’Allier, cette petite chapelle, comme un respect à cette nature.

En contre-fort de l’Allier, cette petite chapelle, comme un respect à cette nature.

Ce soir c’est camping nature dans une espace ouvert en proximité de la rivière.

Petit problème il n’y a pas d’eau chaude et c’est un peu moyen pour se laver. A peine ai-je fait mon inscription au camping qu’une dame, représentante de la mairie, arrive désolé qu’un pb technique contrarie la fabrication d’eau chaude en précisant qu’il sera réparé rapidement. On sent chez elle un intérêt pour les touristes peu communs. Il est vrai que selon ses dires le camping donne des ressources précieuses dans cette petite commune de 280 habitants l’hiver.

Pas de wifi à Lapouge, c’est prévu, ça va venir, mais pour ce soir je ne pourrai pas alimenter mon blog.

 

 

NB : Après le pb de wifi, j'ai été confronté à l'impossibilité de me connecter sur le site qui héberge mon blog. Et puis surprise ce soir 15 juin c'est de nouveau possible.

Pourvu que cela dure.

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